António Guterres a été officiellement élu secrétaire général de l’ONU jeudi 6 octobre, succédant ainsi au Sud-Coréen Ban Ki-moon. Beaucoup de journaux portugais ne cachent pas leur joie. “On a tous gagné”, exulte en une le journal Público. Dans un dossier consacré au membre du Parti socialiste et Premier ministre du pays de 1995 à 2002, le quotidien rappelle la défaite de la Bulgare Kristalina Georgevia, candidate de dernière heure et favorite de la chancelière Angela Merkel, avec un titre en forme de jeu de mots : “Une victoire cristalline”.
Pour le Diário de Notícias, cette défaite “est celle de Merkel”. Dans le même temps, le journal relaie les propos du ministre des Affaires étrangères, le très diplomate Augusto Santos Silva, affirmant que le processus de l’élection fut “exemplaire”.
Mais qui est António Manuel de Oliveira Guterres ? Selon le Diário de Notícias, c’est “un missionnaire qui est devenu un missionnaire politique”, décrivant ainsi le parcours du socialiste catholique ancien haut-commissaire aux réfugiés. Un homme “de conviction, très intelligent, courageux et fin stratège”, explique le journal.
L’hebdomadaire Visão met en avant les deux mots forts du discours de Lisbonne du jeudi 6 octobre, dans lequel le “missionnaire” parle de“gratitude et d’humilité face aux défis qui l’attendent”.
À noter, un bémol de la part de l’éditorialiste de Público, João Miguel Tavares, qui assène : “Si bon à l’étranger, si mauvais chez nous.”Jugeant mauvaise la prestation de Guterres lors de son mandat à São Bento, siège du gouvernement de Lisbonne, le comparant à celles de José Manuel Barroso, l’ancien président de la Commission européenne et aussi Premier ministre de 2002 à 2004, il écrit :
Alors que mon côté patriotique éprouve de la joie pour António Guterres, et lui souhaite beaucoup de chance, mon côté réaliste ne peut pas s’empêcher de ressentir une grande tristesse de voir la disparité entre le fait que ces deux hommes ont atteint le sommet au niveau international, alors qu’en tant que Premiers ministres du Portugal, ils ont été très limités. Barroso et Guterres ne sont pas différents du plombier portugais au Luxembourg ou de la concierge portugaise à Paris : leurs qualités reconnues à l’étranger n’ont jamais été révélées chez nous.”
Courrier International - France
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