Ce sera une première mondiale : un patient originaire de Russie, atteint d'une grave maladie dégénérative qui le cloue à un fauteuil roulant, a accepté d’expérimenter une opération chirurgicale consistant à transplanter sa tête sur le corps d'un autre individu. Reste à trouver le corps.
Valeri Spiridonov a trente ans. Il est russe, programmeur et est atteint d’une grave maladie dégénérative. Il vient d’'accepter de devenir le premier être humain dont on transplantera la tête sur un nouveau corps, rapporte le quotidien en ligne mosocovite Gazeta.ru. C’est le chirurgien italien Sergio Canavero lui-même qui a annoncé, le 8 avril, avoir choisi le jeune homme originaire de Vladimir (à l’est de Moscou) pour réaliser la fameuse opération, autour de laquelle il a organisé toute une campagne médiatique en début d'année. Et qui a soulevé un tollé dans la communauté scientifique.
Valeri Spiridonov, qui, pour l'instant, ne s’est entretenu avec Sergio Canavero que par l’intermédiaire de Skype, s’est décidé à franchir ce“pas désespéré”, car il “veut saisir cette chance d’avoir un nouveau corps avant de mourir”, explique Gazeta.ru. “Si j’ai peur ? Bien sûr, mais je n’ai pas beaucoup d’autres solutions. Si je laisse passer cette chance, mon sort ne sera pas enviable. Chaque année mon état se dégrade”, a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien britanniqueDaily Mail. La maladie de Werdnig-Hoffman dont il est atteint se caractérise par une grave atrophie musculaire qui le condamne au fauteuil roulant. Elle est mortelle à très court terme. Les personnes qui en souffrent ne survivent en général pas au-delà de 20 ans.
L’opération, qui pourrait être réalisée dès 2016, doit durer trente-six heures. Elle nécessitera le corps d’un donneur en mort cérébrale. Après avoir “reçu” le corps sain, Spiridonov devra ensuite être maintenu un mois dans un coma artificiel pour immobiliser les muscles du cou. Pendant ce temps, des électrodes seront utilisées pour régénérer les liaisons nerveuses et stimuler la fusion des moelles épinières. S’il survit, et si la greffe est un succès, il pourra bouger, parler avec sa propre voix et sentir son propre visage. Une physiothérapie lui permettra de se lever au bout d'un an.
Jusqu’ici, les essais sur les primates se sont soldés par la mort de l’animal, au bout de neuf jours.
Courrier International - France
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