L’affiche qui représente Jésus sur fond rose avec le titre “Jésus aussi avait deux papas” se voulait avant tout une célébration de l’adoption définitive de la loi autorisant l’adoption pour les couples de même sexe au Parlement portugais, le 10 février dernier. Mais l’humour du parti portugais de gauche radicale Bloco de Esquerda (BE) n’est pas du tout du goût des catholiques locaux.
Détaillée dans un article du 26 février dans le quotidien portugais Público, la polémique a enflé dès la réception par les médias, le 25 au soir, du nouveau kit de communication du Bloco de Esquarda, dans lequel figurait l’afffiche incriminée. Le lendemain matin la Conférence épiscopale portugaise réagissait déjà, en estimant que l’affiche constituait “un affront aux croyants” et introduisait “une analogie sans fondements”. Dans le même temps, le cardinal de Lisbonne Manuel Clemente déclarait que cette affiche “était le pire des mensonges”.
“Jésus a toujours fait référence à Dieu comme étant son père. Il avait une mère, Marie, et un père adoptif, selon la terminologie d’aujourdhui, qui était Joseph.”
La réaction des partis conservateurs ne s’est pas non plus fait attendre. Pedro Mota Soares, membre du CDS, parti le plus à droite de l’échiquier politique à siéger au Parlement, a évoqué “une offense à la sensibilité de beaucoup de Portugais”, tout en mettant en avant que “la liberté d’expression doit rester totale“. Le député PSD (centre droit) a qualifié l’affiche de “lamentable”, car “l’humour en politique[…] ne peut pas manquer de respect aux croyances et aux convictions des Portugais”.
Le parti de gauche radicale a réagi en soulignant que “nous [le BE] respectons toutes les religions mais n’avons aucun tabou. […] L’affiche voulait faire réagir la population et la phrase est d’ailleurs un vieux slogan du mouvement international pour les droits civils.” Selon la même déclaration officielle du BE, l’affiche n’était d’ailleurs pas destinée à être placardée dans les rues, mais visait uniquement les réseaux sociaux. Le Premier ministre portugais António Costa, dont le gouvernement est soutenu par le Bloco de Esquerda, s’est bien gardé de réagir à la polémique.
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