30.6.15

La Grèce - 5/5 - OXI

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Pour apporter une contribution à une bonne compréhension du problème grec, nous vous proposons l'analyse de Jacques Sapir en cinq parties:

- 1 - Un spectre hante l'Europe
- 2 - La déclaration d'Alexis Tsipras
- 3 - Les enseignements de la déclaration d'Alexis Tsipras
- 4 - Le coup de force de l'Eurogroupe
- 5 - Le spectre de la démocratie dans les couloirs de Bruxelles

- 5 - Le spectre de la démocratie dans les couloirs de Bruxelles

En France donc, on ressent très distinctement le malaise que provoque l'initiative d'Alexis Tsipras. Que ce soit au Parti Socialiste ou chez les «Républicains», on ne peut ouvertement s'opposer à une telle décision sans contredire immédiatement et brutalement tous les discours qui ont été tenu sur la démocratie. Mais, en réalité, le référendum grec fait planer le spectre d'un autre référendum, celui de 2005 sur le projet de traité constitutionnel en Europe. La manière dont la classe politique française, dans sa large majorité, de Nicolas Sarkozy à François Hollande en passant par les Aubry, Bayrou, Juppé et autres Fillon, avait été désavouée par la victoire du «Non», mais avait fait passer en contrebande à peu de choses près le même texte lors du Traité de Lisbonne qui fut ratifié par le Congrès à Versailles, est l'un des épisodes les plus honteux et les plus infamants de la vie politique française.
On ne peut, et on ne doit, préjuger du résultat de ce référendum. Mais on doit souligner qu'il représente le retour de la démocratie dans un espace européen dont elle était absente. Il est probable que les partis d'opposition, que ce soit Nouvelle Démocratie ainsi que le Parti de centre-gauche La Rivière (To Potami) protestent et cherchent à empêcher par divers recours légaux ce référendum d'avoir lieu. Ces réactions sont exemplaires des comportements antidémocratiques qui s'épanouissent aujourd'hui en Europe. Ils apportent de l'eau au moulin d'Alexis Tsipras. On sent comment les acteurs européistes de ce drame sont aujourd'hui terrorisés par le spectre de la démocratie.
Alexis Tsipras ne doit ainsi pas s'attendre à un quelconque soutien de la part de François Hollande, n'en déplaise à Jean-Luc Mélenchon. Notre Président est renvoyé sans ménagement à sa propre médiocrité. Il ne doit pas s'attendre à la moindre merci d'Angela Merkel dont la politique est la véritable cause de cette crise. Mais il peut s'attendre au soutien de tous ceux qui, en Europe, se battent pour la démocratie et la souveraineté.
Jacques Sapir 
FIN. Ou, peut-être pas...

La Grèce - 4/5 - OXI!


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Pour apporter une contribution à une bonne compréhension du problème grec, nous vous proposons l'analyse de Jacques Sapir en cinq parties:

- 1 - Un spectre hante l'Europe
- 2 - La déclaration d'Alexis Tsipras
- 3 - Les enseignements de la déclaration d'Alexis Tsipras
- 4 - Le coup de force de l'Eurogroupe
- 5 - Le spectre de la démocratie dans les couloirs de Bruxelles

- 4 - Le coup de force de l'Eurogroupe

Il convient de lire attentivement ce texte, qui n'est pas que de circonstances. En effet, on peut retirer de cette courte déclaration trois points importants.
Le premier est que le désaccord entre le gouvernement grec et ses partenaires a été d'emblée politique. La BCE et la Commission Européenne n'ont eu de cesse que de rechercher une capitulation du gouvernement grec, ce que Tsipras appelle «l'humiliation de tout un peuple». Ce que cherche l'Union européenne, par le biais de l'Eurogroupe, c'est de cautériser le précédent ouvert par l'élection de janvier 2015 en Grèce. Il s'agit de faire la démonstration non seulement en Grèce, mais ce qui est en fait bien plus important en Espagne, en Italie et en France, qu'on ne peut «sortir du cadre de l'austérité» tel qu'il a été organisé par les traités comme l'avait affirmé dès l'élection du 25 janvier Jean-Claude Juncker, le Président de la Commission européenne.
Le deuxième point important de cette déclaration est que, pour la première fois un dirigeant légalement élu et en fonction déclare que les institutions européennes font des propositions qui, dans leur fond comme dans leur forme «violent absolument les acquis européens». C'est une accusation très grave. Elle revient à dire que les institutions européennes qui sont censées être des garants de la démocratie agissent au contraire de celle-ci. Elle revient aussi à dire que ces mêmes institutions, dont la légitimité n'existe que par délégation de la légitimité des Etats membres ont des comportements qui violent la légitimité et la souveraineté de l'un des dits Etats membres. Cela revient donc à dire que les institutions de l'Union européennes se sont constituées en Tyrannus ab exercitio soit en un pouvoir qui, tout en étant issu de procédures légitimes, se conduit néanmoins en Tyran. Cela revient à contester radicalement toute légitimité aux instances de l'Union européenne.
Le troisième point se déduit des deux premiers. Il est contenu dans la partie du texte qui dit: «Notre responsabilité dans l'affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l'ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec». Il place désormais les enjeux non plus au niveau de la dette mais à celui des principes, de la démocratie comme de la souveraineté nationale. Et c'est en cela que l'on peut parler d'un véritable «moment gaullien» chez Alexis Tsipras. Il a osé poser la question de l'austérité et du référendum, et a reçu un soutien unanime, y compris des membres de l'ANEL, le petit parti souverainiste allié à SYRIZA. Il s'est ainsi réellement hissé à la stature d'un dirigeant historique de son pays.
Jacques Sapir 
à suivre...

Mikis Theodorakis - "Musique de la Liberté" - Video - Musica

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"Musique de la Liberté"

La Grèce - 3/5 - OXI


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Pour apporter une contribution à une bonne compréhension du problème grec, nous vous proposons l'analyse de Jacques Sapir en cinq parties:
- 1 - Un spectre hante l'Europe
- 2 - La déclaration d'Alexis Tsipras
- 3 - Les enseignements de la déclaration d'Alexis Tsipras

- 4 - Le coup de force de l'Eurogroupe

- 5 - Le spectre de la démocratie dans les couloirs de Bruxelles

- 3 - Les enseignements de la déclaration d'Alexis Tsipras

Il convient de lire attentivement ce texte, qui n'est pas que de circonstances. En effet, on peut retirer de cette courte déclaration trois points importants.
Le premier est que le désaccord entre le gouvernement grec et ses partenaires a été d'emblée politique. La BCE et la Commission Européenne n'ont eu de cesse que de rechercher une capitulation du gouvernement grec, ce que Tsipras appelle «l'humiliation de tout un peuple». Ce que cherche l'Union européenne, par le biais de l'Eurogroupe, c'est de cautériser le précédent ouvert par l'élection de janvier 2015 en Grèce. Il s'agit de faire la démonstration non seulement en Grèce, mais ce qui est en fait bien plus important en Espagne, en Italie et en France, qu'on ne peut «sortir du cadre de l'austérité» tel qu'il a été organisé par les traités comme l'avait affirmé dès l'élection du 25 janvier Jean-Claude Juncker, le Président de la Commission européenne.
Le deuxième point important de cette déclaration est que, pour la première fois un dirigeant légalement élu et en fonction déclare que les institutions européennes font des propositions qui, dans leur fond comme dans leur forme «violent absolument les acquis européens». C'est une accusation très grave. Elle revient à dire que les institutions européennes qui sont censées être des garants de la démocratie agissent au contraire de celle-ci. Elle revient aussi à dire que ces mêmes institutions, dont la légitimité n'existe que par délégation de la légitimité des Etats membres ont des comportements qui violent la légitimité et la souveraineté de l'un des dits Etats membres. Cela revient donc à dire que les institutions de l'Union européennes se sont constituées en Tyrannus ab exercitio soit en un pouvoir qui, tout en étant issu de procédures légitimes, se conduit néanmoins en Tyran. Cela revient à contester radicalement toute légitimité aux instances de l'Union européenne.
Le troisième point se déduit des deux premiers. Il est contenu dans la partie du texte qui dit: «Notre responsabilité dans l'affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l'ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec». Il place désormais les enjeux non plus au niveau de la dette mais à celui des principes, de la démocratie comme de la souveraineté nationale. Et c'est en cela que l'on peut parler d'un véritable «moment gaullien» chez Alexis Tsipras. Il a osé poser la question de l'austérité et du référendum, et a reçu un soutien unanime, y compris des membres de l'ANEL, le petit parti souverainiste allié à SYRIZA. Il s'est ainsi réellement hissé à la stature d'un dirigeant historique de son pays.
Jacques Sapir 
à suivre...

Psaropoula - "Nefeles" - Video - Musica

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"Nefeles"

La Grèce - 2/5


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Pour apporter une contribution à une bonne compréhension du problème grec, nous vous proposons l'analyse de Jacques Sapir en cinq parties:
- 1 - Un spectre hante l'Europe
- 2 - La déclaration d'Alexis Tsipras
- 3 - Les enseignements de la déclaration d'Alexis Tsipras
- 4 - Le coup de force de l'Eurogroupe

- 5 - Le spectre de la démocratie dans les couloirs de Bruxelles

- 2 - La déclaration d'Alexis Tsipras

Le texte de la déclaration faite par Alexis Tsipras dans la nuit du 26 au 27 juin sur la télévision d'Etat grecque est un exemple de probité démocratique. Devant le comportement de ses interlocuteurs, et en particulier ce qu'il appelle un ultimatum, le Premier ministre grec en appelle à la souveraineté du peuple. Le texte, de ce point de vue, est extrêmement clair:
«Après cinq mois de négociations, nos partenaires en sont venus à nous poser un ultimatum, ce qui contrevient aux principes de l'UE et sape la relance de la société et de l'économie grecque. Ces propositions violent absolument les acquis européens. Leur but est l'humiliation de tout un peuple, et elles manifestent avant tout l'obsession du FMI pour une politique d'extrême austérité. (…) Notre responsabilité dans l'affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l'ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec. J'ai proposé au conseil des ministres l'organisation d'un référendum, et cette proposition a été adoptée à l'unanimité» .
Ce texte court, empli de gravité et de détermination, entrera vraisemblablement dans l'Histoire comme l'une des déclarations qui font honneur à la démocratie. Ce texte dit aussi la colère, froide et déterminée, qui imprègne son auteur. Et c'est peut-être là l'échec principal de l'Eurogroupe et des institutions européennes: avoir transformé un partisan de l'Europe en un adversaire résolu des institutions européennes.
Jacques Sapir 
à suivre...

La Grèce - 1/5

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Pour apporter une contribution à une bonne compréhension du problème grec, nous vous proposons l'analyse de Jacques Sapir en cinq parties:
- 1 - Un spectre hante l'Europe
- 2 - La déclaration d'Alexis Tsipras
- 3 - Les enseignements de la déclaration d'Alexis Tsipras
- 4 - Le coup de force de l'Eurogroupe
- 5 - Le spectre de la démocratie dans les couloirs de Bruxelles

1 - Jacques Sapir dirige le groupe de recherche Irses à la FMSH, et coorganise avec l'Institut de prévision de l'économie nationale (IPEN-ASR) le séminaire franco-russe sur les problèmes financiers et monétaires du développement de la Russie. Vous pouvez lire ses chroniques sur son blog RussEurope.

Un spectre hante l'Europe
Alexis Tsipras, dans un geste que l'on peut qualifier de «gaullien», a décidé de convoquer un référendum le 5 juillet, demandant au peuple souverain de trancher dans le différent qui l'oppose aux créanciers de la Grèce. Il a pris cette décision devant ce qu'il faut bien appeler les menaces, les pressions, et les ultimatums auxquels il avait été confronté durant les derniers jours de la négociation avec la «Troïka», soit la Banque Centrale Européenne, la Commission Européenne et le Fond Monétaire International. Ce faisant, il a délibérément renvoyé au domaine politique une négociation que les partenaires de la «Troïka» voulaient maintenir dans le domaine technique et comptable. Ce geste a provoqué une réaction de l'Eurogroupe d'une extrême gravité. On le mesure au communiqué publié le samedi qui, dans une note de bas de page, confirme l'expulsion de fait de la Grèce hors de l'Eurogroupe. Nous sommes ici en présence d'un véritable abus de pouvoir qui a été commis ce 27 juin dans l'après-midi. Ce qui se joue désormais n'est plus seulement la question du devenir économique de la Grèce. C'est la question de l'Union européenne, et de la tyrannie de la Commission et du Conseil, qui est ouvertement posée.
Jacques Sapir
à suivre...

Astronomy picture of the day - 2015 June 30 - An Unusual Mountain on Asteroid Ceres

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An Unusual Mountain on Asteroid Ceres 
Image Credit: NASAJPL-CaltechUCLA, MPS/DLR/IDA
Explanation: What created this large mountain on asteroid Ceres? No one is yet sure. As if in anticipation of today being Asteroid Day on Earth, the robotic spacecraft Dawn in orbit around Ceres took the best yet image of an unusually tall mountain on the Asteroid Belt's largest asteroid. Visible at the top of the featured image, the exceptional mountain rises about five kilometers up from an area that otherwise appears pretty level. The image was taken about two weeks ago from about 4,400 kilometers away. Although origin hypotheses for the mountain include volcanism, impacts, and plate tectonics, clear evidence backing any of these is currently lacking. Also visible across Ceres' surface are some enigmatic light areas: bright spots whose origin and composition that also remain an active topic of investigation. Even though Dawn is expected to continue to orbit Ceres, officially dubbed a dwarf planet, for millions of years, the hydrazine fuel used to point Dawn's communications antenna toward Earth is expected to run out sometime next year.

Itshak Perman with The Israel Philarmonic Orchestra - Vivaldi - "Summer" - Video - Music

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The Four Seasons - Summer"

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