S’il est difficile pour le profane de faire le lien entre le swing et le bebop, il existe pourtant bel et bien. Le bebop est amorcé par les solistes virtuoses des groupes de jazz swing qui explorent de nouvelles harmonies et font exploser les conventions du swing. L’improvisation, déjà existante dans le swing, prend une place prépondérante dans le bebop, tandis que les possibilités de fantaisies musicales deviennent beaucoup plus nombreuses avec le bop, chose difficile à réaliser avec un grand orchestre de jazz dont l’objectif est de faire danser la foule. Les rythmes s’accélèrent, la musique devient nerveuse, plus syncopée et donc moins accessible. Bien sûr, le bebop est incompris par une large frange du public. Il s’agit d’une musique qui s’adresse principalement aux connaisseurs, avec les impacts commerciaux que l’on peut deviner. Même parmi les musiciens de jazz, des voix s’élèvent pour dénoncer le bop.
Le bebop marque un retour aux sources concernant le type de formation : c’en est fini des grands ensembles jazz d’une dizaine, voire plus, de musiciens : le Quintet devient la norme. Les figures emblématiques du bebop sont Dizzy Gillespie et Charlie Parker. On peut voir en Charlie Parker le révolutionnaire, le virtuose héroïque à la créativité torturée faisant exploser le carcan du swing, tandis que Dizzy Gillespie est plutôt un évolutionniste. Portant une affection à la période des big bands dont il fit partie, il fait en sorte d’adopter une position de compromis, entre l’art et la fonction originelle du jazz, son aspect festif. Ces 2 figures emblématiques amorcent ainsi, de par leur style et leur personnalité distincte, les 2 évolutions majeures qui suivront la période du jazz bebop.
Charlie Parker
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