25.2.15

Pinoquio Socrates regressa à prisão!


Le 21 novembre 2014, José Sócrates, Premier ministre du Portugal de 2005 à 2011, était arrêté à sa descente d'avion à l'aéroport de Lisbonne dans le cadre de l'opération Marquês, une vaste enquête sur un réseau de corruption et de blanchiment d'argent. Soupçonné de préparer sa fuite au Brésil, il avait été directement placé en détention préventive par le juge chargé de l'affaire, Carlos Alexandre.

Ce 24 février, le même juge a décidé de renouveler l'incarcération de l'ancien Premier ministre. Selon l'hebdomadaire Expresso, le procureur a également jugé que "les soupçons qui ont mené à la détention [préventive] de José Sócrates n'ont pas été altérés". La nouvelle a notamment été ébruitée par le quotidien sensationaliste Correio da Manha, accusé par l'avocat du prévenu de mener une campagne contre l'ancien Premier ministre. 

Ce dernier avait été entendu le 23 février à Lisbonne par le Département central d'enquête et d'action pénale (DCIAP), dans le cadre d'accusation de violation de secret judiciaire. C'était la première fois, depuis trois mois, qu'il quittait la prison dans laquelle il est incarcéré...


La prison d'Evora est devenue peu à peu un lieu de pèlerinage et l'on ne compte plus ceux qui se déplacent jusqu'à la petite ville de province pour prendre un selfie ou observer le battage médiatique. Comme l'indiquait un reportage du I(jornal), certains riverains se sont même sentis obligés de manifester leur opinion en positionnant ostensiblement des pancartes aux fenêtres pour marquer qu'ils ne voulaient pas de Sócrates comme voisin. 

Le 25 janvier, les supporters du leader socialiste ont eux aussi manifesté leur soutien à José Sócrates avec chants, banderoles et tee-shirts à son effigie. Dans une allusion hasardeuse à la période de la dictature, certains demandaient la fin des "prisonniers politiques" comme en témoigne le quotidien Correio da Manhã dépêché sur place. Selon le tabloïd, des actes de sorcellerie auraient même été pratiqués par Mestre Alves, un sorcier de la ville de Barcelos qui a laissé un papier [près d'une poule égorgée] sur lequel il était écrit : "Ceux qui ont trahi José Sócrates en paieront les conséquences." 

Au minimum, José Sócrates devrait rester encore trois mois en détention préventive, pendant que l'enquête suit son cours. Le 23 février, un nouvel accusé dans le cadre de l'opération Marquês a été rendu public : Joaquim Paulo Lalanda e Castro. Selon I, l'ancien gestionnaire d'Octopharma, qui avait employé Sócrates, est accusé de fraude fiscale et de blanchiment d'argent.

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