Quatre-vingt quinze personnes ont été tuées dimanche et des dizaines d’autres blessées, selon des militants, lors d’une vaste offensive de l’armée à Hama, ville rebelle du centre de la Syrie que le régime tente de soumettre depuis plusieurs semaines.
«L’armée et les forces de sécurité ont lancé une attaque sur Hama et ouvert le feu sur des civils, faisant 95 morts», a déclaré à l’AFP Ammar Qourabi, le président de l’Organisation nationale des droits de l’Homme, affirmant disposer déjà d’une liste de 62 noms.
Selon lui, au total, les attaques de l’armée dans plusieurs villes de Syrie ont fait dimanche 121 morts et des dizaines de blessés, dont de nombreux dans un état grave. Outre les victimes de Hama, 19 personnes ont été tuées à Deir Ezzor (est), six à Harak (sud) et une à Boukamal (est), a-t-il indiqué.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a de son côté fait état de deux morts à Sourane, dans les environs de Hama, ce qui porterait le bilan à 123 morts. Depuis le début de la contestation le 15 mars contre le régime de Bachar al-Assad, la répression a fait quelque 2.000 morts, dont plus de 1.600 civils, selon des ONG.
L'armée est entrée à l'aube
Un habitant de la ville, joint par téléphone par l’AFP, a expliqué que «l’armée est entrée aux environs de 06H00 (03H00 GMT) à proximité de la mosquée al-Serjaoui et aux environs de la caserne».
Selon un témoin, «cinq chars sont actuellement postés à côté du palais du gouverneur», faisant état de tirs par intermittence. Un autre témoin a déclaré que quatre véhicules blindés de type BTR avaient été déployés dans la ville.
De son côté, l’agence officielle Sana, qui impute depuis le début les troubles à des bandes armées, a annoncé que «deux militaires ont été tués par des groupes armés à Hama». Selon elle, ils ont «incendié des postes de police, s’en sont pris à des biens publics et privés, ont brûlé des pneus et dressé des barrages dans les rues».
L'agence cite également un habitant non identifié: «Des dizaines d’hommes organisés en bandes armées sont actuellement postés sur les toits des principaux bâtiments de la ville, ils ont des fusils mitrailleurs et ils effraient la population en tirant sans arrêt».
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