22.2.15

Italia - Répondons: face au terrorisme, soyons barbares!!!


Dessin de Stavro
Dimanche 15 février, des miliciens qui se réclament de l'Etat islamique ont annoncé au moyen d'une vidéo la décapitation de 21 Egyptiens coptes, claironnant que le groupe terroriste était aux portes de Rome. L'Egypte a immédiatement répliqué par des frappes aériennes, tandis quele ministre italien des Affaires étrangères s'est dit prêt à en faire de même– avant d'être recadré par Au terme d'une réunion fleuve, raconte La Repubblica,"la ligne d'une intervention militaire n'est pas passée". Le Conseil de sécurité s'est mis d'accord sur une solition politique, plutôt qu'une intervention militaire qui l'aurait conduit à favoriser l'un des deux gouvernements qui se sont institués au sein de cet Etat failli. La solution militaire était soutenue par l'Egypte ainsi que par le gouvernement libyen de Tobrouk – celui qui est reconnu par les puissances occidentales. Tous deux ont demandé la levée de l'embargo sur les armes (afin de soutenir le gouvernement de Tobrouk) et la mise en place d'un blocus le long des côtes libyennes. 

Quant à Rome, sa position a été réaffirmée pr le ministre de l'Intérieur, Angelino Alfano, depuis la conférence réunie par Barack Obama à Washington : "nous faisons partie d'une communauté internationale et nous sommes prêts à faire notre part". C'est qu'en Italie, la vidéo postée dimanche dernier par l'EI a créé de fortes angoisses. D'autant plus que, le même jour, des trafiquants ont obligé, sous la menace des armes, une vedette des garde-côtes italiens à leur rendre un bateau dont ils venaient de recueillir les migrants. Que se serait-il passé si les passagers de cette vedette avaient été enlevés par des miliciens de l'EI ? tremble Il Sole-24 Ore, qui plaide pour un renforcement de la sécurité aux frontières maritimes du pays. 

La jonction entre terrorismes et immigration

Mais l'autre peur concerne les embarcations qui partent de Libye, où des passeurs brassent des hordes de migrants venus d'Afrique noire ou de Syrie. D'une part, expliquait en début de semaine le Corriere della Sera, les analystes craignent "un exode de masse : au moins 200 000 étrangers chargés sur des barques et envoyés vers l'Europe" par des trafiquants "pour la plupart anciens miliciens du régime". D'autre part, l'EI a menacé defaire embarquer, parmi les clandestins, ses combattants. Menaces dont s'est fait écho le Daily Telegraph en reprenant les documents d'un think tank, selon lequel le groupe terroriste Etat islamique espère "inonder le nord de la Libye de ses soldats pour ensuite traverser la Méditerranée en se faisant passer pour des migrants". "La jonction entre l'alerte terrorisme et l'immigration : voilà la tempête parfaite qui se profile sur la sécuritéalerte Il Sole-24 Ore.Paniqués, plusieurs journaux de droite ont crié à l'invasion barbare. Ainsi, Il Giornaleparlait en une de "bombe humaine" et du "Risque de [voir arriver] des barques pleines de terroristes". Sous ce titre alarmiste, le quotidien nuance : "quelques individus endoctrinés au djihad" pourraient se trouver "parmi les milliers de personnes qui débarquent en Italie".
Courrier International - France

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