30.5.11

Histoire - Aristides Sousa Mendes - Un diplomate courageux


Télégramme de demandes d’autorisation de visa

1899, César et Aristides ont 14 ans.
(Je vous dirai, en préambule, que cette histoire me concerne  un peu - bien que très indirectement - , puisque j'ai débuté ma carrière de fonctionnaire au Consulat du Portugal à Bayonne alors que M. Manoel Vieira Braga - qui travailla sous les ordres d'Aristides Sousa Mendes -  en était toujours le Vice-Consul)

Alors que le paquebot Massilia quitte Bordeaux avec 27 parlementaires rejoignant le Maroc, dont Georges Mandel, Édouard Dalladier, Pierre Mendes France…
Aristides se rend à Bayonne à la demande de son vice-consul débordé de demandes qu'il ne peut satisfaire.
Aristides de Sousa Mendes, connaissant parfaitement la région, parvient à circuler. Il arrive dans Bayonne, elle aussi envahie de réfugiés.
Au consulat, au 8 de la rue du Pilori, la petite rue face de la cathédrale qui descend aux halles, il trouve des milliers de personnes désespérées en attente d'un visa pour la vie.
Aristides ordonne à son vice-consul, Manuel Vieira Braga, de délivrer les visas. Celui-ci lui répond : « Je ne peux obéir qu'aux ordres de mes supérieurs et à la circulaire no 14 du 11 novembre 1939 ».
Le consul lui rétorque : « Votre responsable hiérarchique c'est moi et en ma qualité de consul général, je vous ordonne de délivrer des visas à tout le monde ».
Mais Manuel Vieira Braga insiste : « Vous commettez un acte grave, vous vous exposez à des sanctions et des conséquences pour votre carrière ».
Aristides lui répond alors : « Cher ami, ma carrière est secondaire par rapport à toutes ces vies à sauver ».
De nouveau des visas
Aristides de Sousa Mendes s'installe au bureau du consul et commence à délivrer des milliers de visas sans formalité.
Devant la foule massée dans la rue, dans la cour et dans l'escalier en bois qui mène au 3e étage de l'immeuble, Aristides de Sousa Mendes demande de descendre une table et une chaise. Le travail à la chaine recommence dans la rue, où les passeports sont ramassés, tamponnés, signés et rendus à leurs propriétaires.
L'armistice
Le 22 juin 1940, alors que le gouvernement français est toujours installé à Bordeaux, la France signe l'Armistice. Le IIIe Reich met en place toute une série de mesures pour limiter la circulation des personnes et instaure la ligne de démarcation.

Madame Chatillon Diharce: « Il y avait tellement de gens qui attendaient, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la maison, que nous avions peur que l'escalier ne cède. La police essayait de mettre un peu d'ordre. Un jour, le vice-consul, dans l'impossibilité de monter les escaliers tant il y avait de monde, fut obligé de passer par chez nous ». ©Bernard Lhoumeau.

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