Monet est reconnu comme étant l'un des créateurs de l'impressionnisme, le plus convaincu et le plus constant des peintres impressionnistes, en même temps que le chef de file du mouvement impressionniste. Depuis ses débuts comme artiste, il fut encouragé à toujours écouter et transmettre ses perceptions, et toutes les critiques qu'il dut subir ne l'éloignèrent jamais de cette quête. Claude Monet naquit à Paris le 14 Novembre 1840 mais toutes ses impressions d'enfant et d'adolescent sont liées à la ville du Havre où sa famille déménagea vers 1845. Son père y tenait un commerce d'articles coloniaux. |
L'HERITIER DE BOUDIN
et JONGKIND
Alors qu'il était encore au lycée, il connut une certaine notoriété en
peignant des caricatures qu'il exposa dans le magasin de fournitures de dessin
avec lequel Eugène Boudin travaillait à l'époque. Finalement
Boudin convainquit le jeune Monet, d'abord réticent, de peindre avec lui en
plein air. Monet dira plus tard : "par le seul exemple de cet artiste
épris de son art et d'indépendance, ma destinée de peintre
s'était ouverte".
Sa famille n'était pas opposée à ce qu'il devint peintre, mais ses idées
indépendantes, sa critique de la peinture académique et son
refus de suivre une bonne Ecole d'Art provoquèrent des disputes répétées au sein
de sa famille. Finalement, Monet commença à travailler à Paris à
l'Académie Suisse, où il fit la connaissance de
Pissarro et Cézanne, avant de devoir effectuer
ses obligations militaires.
Son service militaire en Algérie (1860-1861) fut interrompu par une grave
typhoïde qui le ramena en France, où il recommença à travailler l'été 1862 avec
Boudin et le peintre-paysagiste hollandais Jongkind, au Havre.
Il dira à propos de Jongkind :"...complètant par là l'enseignement que
j'avais reçu de Boudin ,il fut à partir de ce moment mon vrai
maître, et c'est à lui que je dois l'éducation
définitive de mon oeil".
LE SALON
DE PARIS ET LA NAISSANCE DU MOUVEMENT
IMPRESSIONNISTE
L'histoire de l'impressionnisme est indissociable de celle du Salon
de Paris.
L'évolution sociale, économique et culturelle du XIXième siècle avait eu pour
conséquence que les oeuvres d'art allaient être créées désormais pour
l'essentiel par des artistes indépendants (et non plus au
service de quelque prince ou corporation).
Pour ces artistes, trouver des possibilités d'exposition
constituait une préoccupation existentielle. Les marchands d'art et leurs
galeries allaient certes prendre une importance croissante, mais, en France, la
possibilité d'exposition la plus importante et incontournable était "Le
Salon de Paris".
Durant toute cette période, ces jeunes peintres consolidèrent les liens
existant entre eux et en développèrent de nouveau, cherchant des inspirations et
des thèmes picturaux nouveaux. A l'exception de ceux disposant d'une situation
personnelle aisée (Degas, Caillebotte,
Bazille), ils connurent des périodes d'amère pauvreté, et en
particulier Monet - que Bazille aida financièrement - lorsqu'il
dut assumer seul son ménage. Ils peignaient en plein air, dans les
environs de Paris ou sur la Côte Normande, où
l'expérience des phénomènes d'optique de la lumière et de la couleur qui les
passionnaient était plus intense.
Un carrefour important de l'évolution de Monet fut lorsqu'il peignit en
1869 avec Renoir une série de tableaux à La
Grenouillère, un lieu de loisirs et de rencontre à Bougival très prisé
des Parisiens, avec baignade, canotage et un restaurant flottant. Les toiles
qu'ils peignirent en travaillant avec des touches de couleur rapides et
vigoureuses, correspondant à l'animation turbulente du petit monde qui s'y
pressait, marquent l'émergence d'un nouveau style artistique dominé par
l'impression, inaugurant ce qui allait cinq ans plus tard être
appelé "Impressionnisme".
Libéré par sa tante du reste de son service militaire, il
reprit des études plus sérieuses à l'Ecole des
Beaux-Arts de Paris, mais surtout il intégra l'Atelier d'un des
professeurs de l'Ecole, le suisse Charles Gleyre, où il allait
se lier d'amitié avec Bazille , Renoir et
Sisley.
Dans les années 1860, ces jeunes artistes fréquentaient
le Café Guerbois, un endroit où Emile Zola et
Edouard Manet se rendaient souvent.
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A partir de 1863, le Salon se tient tous les ans et un jury
composé de membres de l'Académie des Beaux-Arts et de précédents médaillés du
Salon sélectionnent les oeuvres exposées. Pour la seule année 1863, 4000 oeuvres
furent refusées sur les 5000 demandes faites par quelque 3000 artistes, ce qui
conduisit en 1863 à la création du "Salon des Refusés". Pour Monet et ses amis, Renoir, Bazille, Sisley... les années entre le Salon des Refusés et la Guerre de 1870 allaient être placées sous le signe d'une recherche inquiète de leur personnalité artistique et d'une alternance rapide de succès et d'échecs. S'ils furent, à l'exception de Cézanne, sélectionnés au Salon à leur première tentative (en 1865 pour Monet), ils essuyèrent ensuite des refus. |
LA JOIE DE VIVRE MALGRE LA PAUVRETE
A l'origine, le groupe des impressionnistes est ce petit groupe de jeunes
peintres, tous âgés de trente à quarante ans, partageant une nouvelle
conception de la nature et de l'art. L'acte de peindre et l'oeuvre
d'art qui en résulte y sont revendiqués comme un plaisir, celui du peintre et de
sa création personnelle.
Dans cette nouvelle conception de l'art pour l'art, la
vérité du tableau est relative parcequ'elle dépend du sujet qui le peint et du
spectateur qui le regarde, et qu'il n'est pertinent qu'à un moment et sous des
conditions données, ce qui souligne l'importance d'une exécution
rapide, proche de l'esquisse. Au service de celle-ci la recherche des
impressionnistes sur la lumière et les couleurs leur font découvrir de
nouveaux procédés picturaux où la juxtaposition sur la toile
des taches de couleur pure ne se fondront en un "mélange optique" que dans
l'oeil du spectateur.
Monet perdit sa femme, Camille, en 1879 ("Camille Monet sur son lit de
mort", 1879).
En 1870, Monet épousa son modèle Camille Doncieux, qui lui
avait donné son fils Jean (1867-1914); en 1878 leur deuxième fils, Michel,
naquit. Camille posa pour de nombreuses toiles de Monet e.g. Les
promeneurs, Femmes au jardin (Camille pose pour les 4),
La femme à l'ombrelle, La japonaise , et beaucoup
d'autres. Pendant la guerre Franco-Prussienne de 1870-71 et la courte guerre civile qui suivit (la Commune) , Monet vécut à Londres et fut présenté à Paul Durand-Ruel, un important marchand d'art, qui devait contribuer beaucoup à diffuser les oeuvres impressionnistes. En 1874, dans une atmosphère de plus en plus hostile de la part des milieux officiels, Monet et ses amis formèrent un groupe et exposèrent dans leur propre salon pour la première fois. Une de ses oeuvres, "Impression, soleil levant" donna son nom au mouvement impressionniste. |
Les années qui suivirent virent un essor du courant impressionniste. Monet
participa aux expositions du groupe de 1874, 1876, 1877, 1879 et 1882. Durant ces années il créa des chefs-d'oeuvre tels que "La Gare Saint-Lazare" (1877) et "Rue Saint-Denis- Festivités du 30 Juin 1878" . Cependant ses toiles trouvèrent peu d'acquéreurs. Désespérément pauvre, il rechercha constamment des lieux où la vie fut moins chère et vécut à Argenteuil de 1873 à 1878, à Vétheuil de 1879 à 1881, à Poissy en 1882, et à Giverny de 1883 à sa mort. |
DES JOURS
MEILLEURS A GIVERNY
A la fin des années 1880, ses oeuvres commencèrent à attirer l'attention du
public et des critiques. La renommée lui apporta du confort et même la richesse.
Monet vit alors à Giverny depuis 1883 avec ses deux fils, Alice
Hoschedé et ses six enfants. Alice est la femme du propriétaire de
grand magasin et collectionneur de tableaux impressionnistes Ernest Hoschedé qui
fit faillite en 1878. Monet put acheter en 1890 la propriété de
Giverny, dans laquelle il vivait en location, et épousera Alice
(décédée en 1911) en 1892, après la mort de son mari .
A cette époque, le peintre était absorbé à peindre des paysages en série :
Les rochers de Belle-Ile (1886), Falaises
de Belle-Ile (1886), Peupliers sur les rives de l'
Epte (1890-1891).
LES DERNIERES OEUVRES A GIVERNY Monet devait vivre de 1883 jusqu'à sa mort en 1926, soit plus de quarante ans, dans sa propriété de Giverny, dont il va transformer, petit à petit, le jardin en un ensemble décoratif. Monet supprime les mauvaises herbes, les haies, bêche, sème du gazon, plante des arbres ornementaux et crée des séries de parterres de fleurs variées. Il produit également un potager pour nourrir la famille. Le soir, les enfants arrosent et désherbent souvent.
La lumière est toujours le "personnage principal"' dans les
paysages de Monet, et comme il avait toujours pour but de saisir un effet
changeant, il adopta l'habitude de peindre le même sujet sous des conditions
différentes de lumière, à différentes heures de la journée.
Il commença à peindre la série des meules de foin qu'il poursuivit sur deux
années. Monet les peignit par temps ensoleillé ou gris, dans le brouillard ou
couvertes de neige: Meules de foin, effets de neiges, matin
(1890), Meule de foin , fin de l'été,
matin (1891), Meule de foin au coucher du soleil près
de Giverny (1891). | |||
Meules de foin à la fin de
l'été,
effets du matin 1890Photographié au Musée d'Orsay, Paris |
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La célèbre série de Monet consacrée à la Cathédrale de
Rouen sous différentes lumières fut effectuée depuis la fenêtre du
2ième étage d'une boutique en face de la cathédrale. Il fit 18 vues
frontales.
Changeant de canevas selon la lumière, Monet suivait les heures
de la journée, depuis le petit matin avec la façade en bleu ombré de brouillard,
à l'après-midi , quand le soleil disparaissant derrière les constructions de la
ville, transformait l'oeuvre de pierre érodée par le temps en une étrange
fabrique d'orange et de bleu : La Cathédrale de Rouen, le portail et
la tour Saint-Romain à l'aube (1893-1894), La
Cathédrale de Rouen, le portail et la tour Saint-Romain en plein soleil
(1894), La Cathédrale de Rouen
(1893-1894), La Cathédrale de Rouen au
crépuscule (1894), La Cathédrale de Rouen le soir
(1894)...
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LES DERNIERES OEUVRES A GIVERNY Monet devait vivre de 1883 jusqu'à sa mort en 1926, soit plus de quarante ans, dans sa propriété de Giverny, dont il va transformer, petit à petit, le jardin en un ensemble décoratif. Monet supprime les mauvaises herbes, les haies, bêche, sème du gazon, plante des arbres ornementaux et crée des séries de parterres de fleurs variées. Il produit également un potager pour nourrir la famille. Le soir, les enfants arrosent et désherbent souvent.
Ce qui n'était à l'origine qu'un verger normand d'herbe et de
pommiers devient, avec la contribution de toute la famille, un jardin
historique. C'est un travail de patience, que Monet poursuit avec
amour. Même quand la tâche devient trop grande pour qu'il puisse l'assumer seul,
il supervise son équipe de jardiniers (1 chef jardinier et six assistants).
Monet achète des graines et des plantes partout où il va,
conclut des échanges avec d'autres jardiniers. C'est lui qui parcourt les
catalogues et passe les commandes, que ce soit des graines, des pots, des
cloches à melon où de ces indispensables paillassons en paille de seigle pour
protéger le châssis.
En 1893, il commence l'aménagement de son célèbre
"jardin d'eau" avec l'étang aux nymphéas.
En 1899, Monet étudia pour la première fois le sujet des nymphéas (espèces de
nénuphars) : Les nymphéas blancs (1899).
Le pont japonais (1899),
Nymphéas (1914), (1917), furent les thèmes principaux
de ses dernières oeuvres. |
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Le pont japonais
sur le bassin aux nymphéas à Giverny 1899 Princeton University Art Museum New-Jersey |
Monet laisse une oeuvre considérable autant par
la quantité (plus de 2000 oeuvres répertoriées), que par sa recherche
impressionniste, expression
dont il est le représentant le plus typique. Le père de l'Impressionnisme écrira
d'ailleurs à ce sujet peu de temps avant sa mort :
J'ai toujours eu horreur des
théories... Je n'ai que le mérite d'avoir peint directement, devant la
nature, en cherchant à rendre mes impressions devant les effets les plus
fugitifs, et je reste désolé d'avoir été la cause du nom donné à un
groupe dont la plupart n'avaient rien d'impressionniste."
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La propriété de Claude Monet à Giverny est aujourd'hui un
lieu de visite ouvert au public. Elle est gérée et entretenue par la
Fondation Claude Monet.
Monet légua à l'Etat quatorze grandes
toiles de ses nymphéas, qui furent placées en 1927, peu après
sa mort dans deux salles ovales du Musée de l'Orangerie dans le Jardin des
Tuileries.
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