A Salta, grande ville du Nord de l'Argentine, deux touristes françaises ont été retrouvées mortes samedi. Selon les médias argentins, qui ont révélé l'information, les jeunes femmes, qui auraient environ 30 ans, ont été enlevées puis tuées par balles. Selon le juge en charge de l'affaire, l'une d'entre elles aurait été violée.
La chaîne de télévision TN a filmé les lieux où ont été retrouvées les corps des Françaises. (TN/DR)
Le drame a été annoncé par la chaîne de télévision Todos Noticias (TN) argentine samedi soir. Deux Françaises, âgées d'environ 30 ans, ont été retrouvées mortes dans la Quebrada de San Lorenzo, une réserve naturelle située à douze kilomètres de Salta, la cité la plus importante du Nord-Ouest argentin. Les médias locaux ont pu se procurer le premier rapport de police sur cette affaire. Les deux corps, retrouvés dans un pâturage à une heure de marche des plus proches habitations, ont été découverts par un couple de randonneurs argentins, originaires de la province voisine de Chaco. La scène du crime est située au sein d'un domaine privé, ouvert aux touristes et géré par une entreprise privée. "C'est un lieu de promenade avec des sentiers très étroits. Dans la zone où s'est produit le crime n'habitent que des chasseurs", a déclaré, Martin Perez, le juge chargé de l'affaire, sur la chaîne d'information en continu. Selon lui, les chasseurs utilisent des fusils de gros calibre, or les impacts de balles présents dans les corps des deux touristes françaises sont ceux d'une arme de petit calibre -un calibre 22 selon le rapport préliminaire.
Les deux Françaises visitaient la région de Salta depuis quelques jours. Arrivées le 11 juillet dernier dans la grande ville, où elles louaient une chambre, leur dernier enregistrement dans un hôtel remonte au 16 juillet. Elles auraient été enlevées mardi dernier et séquestrées plusieurs jours avant d'être abattues. "L'une présente un impact de balle dans le dos et l'autre […] dans la tête et des traces de violences sexuelles", a déclaré le juge Perez. Les vêtements de cette dernière "ont été déchirés", a-t-il précisé sur la chaîne TN.
Des cheveux dans le poing d'une des deux femmes
"Il y a suffisamment" de matériel génétique pour que l'on puisse retrouver l'agresseur, a-t-il ajouté. En effet, "une des victimes tenait des cheveux de l'agresseur dans son poing serré". "Nous n'avons pas lancé de mandat d'arrêt", a toutefois prévenu le magistrat.
L'affaire est prise très au sérieux par les autorités argentines. Le gouverneur de la province de Salta a annoncé, lors d'une conférence de presse dans la soirée de samedi, que tous les moyens allaient être mis en œuvre pour retrouver les auteurs du crime et "éclaircir d'urgence cet acte aberrant". Selon lui, la province de Salta "n'est pas accoutumée à ce type de fait", il a donc réclamé "d'urgents éclaircissements" sur ces assassinats.
En outre, le gouverneur a précisé que l'identité des victimes ne serait pas révélée avant que toutes les dispositions soient prises pour faire venir leurs familles à Salta. Du côté de Paris, l'information a été confirmée, samedi soir, par le ministère des Affaires étrangères. "Nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur ces crimes et que les responsables soient identifiés et jugés", a déclaré le Quai d'Orsay dans un communiqué.
G.V. - leJDD.fr