17.9.14

Scotland: Yes or No!

Jeudi 18 septembre, les Ecossais décideront de leur avenir – et de l'avenir du Royaume-Uni. Sur place, la tension entre partisans de l'indépendance et partisans de l'union est à son comble. “Une nation divisée”, titrait ce matin The Independent. “Les bagarres, les insultes et les menaces deviennent méchantes”.

Nuit agitée en perspective

Parmi les incidents de ces dernières heures, l'accrochage entre Ed Miliband et des partisans du oui, à Edimbourg. Lors d'une réunion publique dans un centre commercial de la ville, le leader travailliste – qui a fait campagne pour le non – s'est fait chahuter par des militants pro-indépendance qui l'ont traité de “menteur” et d'“assassin”. Il a dû quitter la salle en urgence,
rapporte The Guardian, qui fait également état d'incidents impliquant d'autres figures du Labour ayant milité contre l'indépendance – notamment l'ancien Premier ministre Gordon Brown, Jim Murphy, ou encore le député travailliste d'origine écossaise Georges Galloway, qui s'est vu menacé de “prendre une balle” lors d'un rassemblement à Glasgow.

Côté sécurité, les autorités écossaises s'attendent à vivre une nuit agitée de jeudi à vendredi, les bureaux de vote fermant en début de soirée jeudi. Un cadre de la police écossaise
a expliqué au Times que ce jeudi de référendum “pourrait être le point de départ de l'un des conflits les plus graves de l'histoire de l'Ecosse”.

Dernière ligne droite

A moins de vingt-quatre heures du scrutin, les sondages se sont resserrés, et “le non est devant d'une courte tête avec 52 %, contre 48 % pour le oui”. Bien que le non ait connu une légère progression ces derniers jours, note The Guardian, “le oui peut toujours être devant en comptant la marge d'erreur”.

Dans cette dernière ligne droite de campagne, les deux camps font leur maximum pour tenter de rallier les dernières voix qui pourront leur manquer. “Des millions de tracts ont été distribués ces derniers jours par les deux camps”, poursuit The Guardian. Et les militants du oui ont contacté quelque 1,2 million de retraités, “le groupe le plus susceptible de voter contre l'indépendance” (ils touchent leur pension de Londres et craignent qu'elle soit revue à la baisse en cas d'indépendance), explique le quotidien londonien.

Rébellion

Dans un
entretien accordé au Times, David Cameron explique qu'il n'a “pas de regrets”. “J'ai fait un choix, assume-t-il. Soit vous dites : ‘Oui, vous pouvez organiser un référendum, et voici un moyen de le faire de manière légale et juste’, ou alors vous vous mettez la tête dans le sable et dites : ‘Non, vous ne pouvez pas avoir de référendum.’”

L'autonomie plus large
promise à l'Ecosse par le Premier ministre en début de semaine a soulevé une vague de mécontentement à travers toute l'Angleterre. “Les partisans qui lui sont habituellement fidèles expliquent que M. Cameron provoquerait ‘une rébellion à une échelle encore jamais vue jusqu'ici’ s'il s'obstine à maintenir ses promesses de pouvoirs plus larges et d'un financement plus généreux pour l'Ecosse sans créer un Parlement d'Angleterre”. “Le Premier ministre devra faire face à de nombreux appels à la démission si l'Ecosse opte pour l'indépendance, y compris au sein même de son gouvernement”, analyse le journal.

Autre point chaud, pour les indépendantistes cette fois : les questions sur le financement du système de santé écossais en cas d'indépendance, après la fuite d'un document dans lequel l'un des cadres de la NHS (système de santé publique du Royaume-Uni) explique qu'il prévoit une baisse du budget du système écossais de l'ordre de 450 millions de livres (560 millions d'euros). “Cette fuite a saboté les efforts de Salmond pour placer le futur système de santé de l'Ecosse au centre de la campagne”,
analyse The Guardian, les indépendantistes étant accusés d'avoir menti à ce sujet.
 
Courrier International

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