La prison d'Evora est devenue peu à peu un lieu de pèlerinage et l'on ne compte plus ceux qui se déplacent jusqu'à la petite ville de province pour prendre un selfie ou observer le battage médiatique. Comme l'indiquait un reportage du I(jornal), certains riverains se sont même sentis obligés de manifester leur opinion en positionnant ostensiblement des pancartes aux fenêtres pour marquer qu'ils ne voulaient pas de Sócrates comme voisin.
Le 25 janvier, les supporters du leader socialiste ont eux aussi manifesté leur soutien à José Sócrates avec chants, banderoles et tee-shirts à son effigie. Dans une allusion hasardeuse à la période de la dictature, certains demandaient la fin des "prisonniers politiques" comme en témoigne le quotidien Correio da Manhã dépêché sur place. Selon le tabloïd, des actes de sorcellerie auraient même été pratiqués par Mestre Alves, un sorcier de la ville de Barcelos qui a laissé un papier [près d'une poule égorgée] sur lequel il était écrit : "Ceux qui ont trahi José Sócrates en paieront les conséquences."
Au minimum, José Sócrates devrait rester encore trois mois en détention préventive, pendant que l'enquête suit son cours. Le 23 février, un nouvel accusé dans le cadre de l'opération Marquês a été rendu public : Joaquim Paulo Lalanda e Castro. Selon I, l'ancien gestionnaire d'Octopharma, qui avait employé Sócrates, est accusé de fraude fiscale et de blanchiment d'argent.