Selon l’estimation de l’Institut national de la statistique divulguée le 14 février, la croissance de l’économie portugaise en 2017 atteint 2,7 %.
Dans son édition en ligne, Expresso se réjouit de ces “bonnes nouvelles” – le rythme de croissance, actuellement au-dessus de la moyenne des pays de la zone euro (2,5 %), n’avait pas été aussi élevé depuis l’année 2000 – mais il souligne aussi les “moins bonnes” – lePIB reste inférieur à celui de 2008, avant que la crise économique ne frappe le pays.
Pour le chef du gouvernement socialiste, António Costa – dont le ministre des Finances, Mário Centeno, dirige la zone euro depuis décembre –, “il serait difficile de minimiser le plus fort taux de croissance du siècle”. Son principal opposant, Hugo Soares, leader des sociaux-démocrates au Parlement, lui a rétorqué qu’il se contentait d’“une toute petite ambition”.
L’opposition va devoir “réajuster ses arguments”, note le quotidien de centre droit Diário de Notícias, qui concède :
La croissance a été plus forte que prévu, le chômage a baissé, le déficit a été réduit et la dette aussi.”
“Redescendons sur terre”
“Dans une conjoncture marquée par différents risques, cette nouvelle accélération de l’économie donne des raisons d’être optimistes pour l’avenir”, commente prudemment le quotidien Público. De son côté, le Jornal Económico analyse que cette croissance est le fruit d’une “envolée de l’investissement”, qui a entraîné une hausse de la demande intérieure, mais aussi des exportations.
Le Jornal de Negócios est plus tranchant. “Redescendons sur terre”, tempère André Veríssimo dans son éditorial :
Ces 2,7 % brillent d’un éclat d’autant plus vif sur la toile de fond d’une décennie perdue.”
Le directeur du quotidien libéral voit dans cette “croissance du siècle” le verre à moitié vide :
Le Parti communiste et le Bloco de esquerda [Bloc de gauche, gauche radicale] assurent que ces bonnes performances économiques s’expliquent par la politique de restitution de pouvoir d’achat. Le gouvernement y ajoute la tenue rigoureuse des comptes publics et le rétablissement du système bancaire et de la confiance à l’étranger. La droite, elle, y voit l’effet des réformes menées en son temps. Il faut ajouter à tout cela les efforts réalisés par les entreprises, mais chacun, au fond, a sa part de vérité. Sauf que ça ne suffit pas.”
Courrier International - France
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