15.8.19

Nucléaire : Actualités : Explosion près de la base militaire de Nionoksa, Russie

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Les autorités ont reconnu la présence de matières radioactives mais continuent de nier tout risque radiologique. Des informations contradictoires Informée jeudi après-midi de l’explosion survenue le matin sur la base militaire de Nionoksa, en Russie, la CRIIRAD procédait à un certain nombre de recherches et vérifications. Elle récupérait notamment, sur le site de la ville de Severodvinsk, un communiqué faisant état de l’augmentation du niveau de rayonnement gamma enregistré par deux capteurs distincts de la ville, avec retour à la normale 2 heures plus tard. Le communiqué était rapidement retiré et le ministère russe de la Défense démentait toute contamination. Les simulations réalisées par la CRIIRAD à l’aide du logiciel de modélisation Hysplit1 montraient que si une explosion avait libéré des substances radioactives à 11h50, heure locale, elles auraient été transportées vers l’Est, et donc en direction de Severodvinsk, située à une trentaine de km à l’est de Nionoksa (cartes explicatives dans le communiqué du 9/08/2019). La CRIIRAD s’interrogeait en conclusion sur un lien éventuel entre l’élévation du niveau de rayonnement gamma et le nouveau missile de croisière Burevestnik, présenté en mars 2018 par Vladimir Poutine comme un engin à propulsion nucléaire. Rosatom lève un coin du voile Samedi 10 août, de nouvelles informations étaient apportées par un communiqué de l’agence Rosatom, l’agence fédérale russe de l’énergie nucléaire, puis par un communiqué de l’agence TASS citant les propos d’un responsable de Rosatom sans préciser son nom. L’explosion s’est produite sur une plateforme installée dans la mer Blanche, au large de la base de Nionoksa. Elle a jeté plusieurs personnes à la mer et « les recherches se sont poursuivies tant qu’il restait de l’espoir de retrouver des survivants ». À leur terme, le bilan de l’explosion a été revu à la hausse : 5 employés de Rosatom ont été tués par l’explosion2 ; 3 autres spécialistes sont blessés, atteints de brûlures graves, mais leurs jours ne sont pas en danger. Rosatom a précisé que ses employés apportaient de l’ingénierie et du soutien technique pour « la source d’énergie isotopique » du moteur du missile, confirmant ainsi l’implication de matières radioactives. Les soupçons de la CRIIRAD semblent confirmés L’hypothèse envisagée jeudi soir par la CRIIRAD pourrait être la bonne : l’explosion a pu survenir au cours de tests pour un nouveau type de missile de croisière3 , référencé 9M730 Burevestnik par les Russes et SSC-X-9 Skyfall par l’OTAN. Les premiers essais auraient démarré en 2016 et le missile aurait été testé avec succès fin 20174 , le président Poutine le présentant ensuite au Parlement russe comme un missile à propulsion nucléaire.



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