"I have a dream": un rêve pour son peuple.
La voix de la non-violence rendue silencieuse. Ce jeudi 4 avril 1968 une terrible nouvelle est relayée par les agences de presse Reuter, A.F.P et A.P: l'assassinat du révérend baptiste Martin Luther King. Passé le choc de cette tragédie, on redoute que ce meurtre n'entraîne des troubles graves. Il est en effet considéré comme «le seul homme capable de freiner la violence» dans un contexte de lutte contre la ségrégation raciale, de propagande raciste, et d'extrémisme de la part de Blancs comme de Noirs.
La marche sur Washington de juillet 1963, qu'il organise en accord avec des militants modérés, marque le sommet de sa carrière. Deux cent mille personnes autour du monument de Lincoln et sur le haut des marches, devant la statue du président assassiné, le révérend King prononce le plus beau discours de sa vie dans lequel il évoque son rêve, «un rêve profondément enraciné dans le rêve américain»: «Je rêve qu'un jour, sur les collines rousses de Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens esclavagistes prendront place tous ensemble à la table de la fraternité. […] Je rêve qu'un jour mes quatre petits enfants vivront dans une nation où ils ne seront plus jugés sur la couleur de leur peau, mais sur leurs mérites.»
Le Figaro - France