Un masque jetable doit être jeté au bout de quatre heures d'utilisation : c'est ce que vous avez entendu partout. Les masques chirurgicaux sont pourtant parfaitement lavables et réutilisables, atteste sur France Bleu Philippe Vroman, enseignant-chercheur au laboratoire Gemtex de l'Ensait à Roubaix. Il faut savoir que le masque chirurgical tire son efficacité de deux points. Premièrement, sa matière, constituée de trois épaisseurs : une couche de meltblown, un textile non tissé très filtrant dérivé du polypropylène, pris en sandwich entre deux couches de spunbond, aux fibres beaucoup plus grosses et servant de matériau support. Deuxièmement, on ajoute sur ce masque une charge électrostatique qui « retient » les particules virales.
Quand on mouille le masque, ce dernier perd sa charge électrostatique : c'est pour cela qu'on conseille de le changer lorsqu'il est humide. « Mais comme ce masque a une efficacité globalement supérieure aux autres masques, même après avoir été lavé et donc perdu sa charge électrostatique, il reste globalement plus efficace que les autres », assure Philippe Vroman. Une fois lavé, le meltblown filtre encore 95 % des particules de moins de trois microns, contre 90 % pour les masques en tissu grand public, explique le spécialiste.
Mais combien de fois est-il réutilisable ? « C'est une bonne question ! Aujourd'hui, on fait des études pour vérifier la capacité de ce masque à être réutilisable. La piste n'avait pas été explorée jusqu'à présent puisque ça n'était pas l'usage du masque chirurgical. Mais comme on a des résultats intéressants jusqu'à cinq lavages, nous allons étudier sa tenue », indique Philippe Vroman. Même en prenant une base de cinq lavages, cela permet de beaucoup réduire le gaspillage, la pollution... et le coût.
Futura Sciences
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