C'est le plus romanesque des trains. L'Orient Express inspira romans, films, folles aventures rocambolesques. Celui qui symbolise encore une époque, synonyme de luxe à la française, a été conçu pour rivaliser avec le concept novateur des trains américains, le « sleeping-cars », le wagon-lit très inconfortable. Rien n'est de trop pour le surpasser et rien ne surpassera sa légende : l'armistice de la Première Guerre mondiale fut signée par le général Foch dans la voiture n° 2419 de l'Orient Express. En juin 1940, dans ce même wagon, la France signait l'armistice avec l'Allemagne.
Le premier voyage inaugural de l'Orient Express eut lieu le 4 octobre 1883, avec un départ en gare de Strasbourg, ancien nom de la gare de l'Est. Il reliait, en quatre jours, les 3.094 kilomètres séparant Paris à Constantinople -- aujourd'hui Istanbul -- en Turquie, en passant par Strasbourg, Munich (Allemagne) et Vienne (Autriche), Budapest (Hongrie) et Bucarest (Roumanie) : draps de soie et sanitaires en marbre, coupes en cristal et couverts en argent, alcools et mets raffinés.
L'ingénieur belge, Georges Nagelmackers, réussit à combiner innovation, confort et luxe sur cet axe de communication majeur entre l'Orient et l'Occident. Tout a été pensé : chauffage central, eau chaude et éclairage au gaz dans les vingt cabines qui se transforment en salon durant la journée dans un décor de velours, cuirs et bois précieux marquetés. Au rythme de 50 km/h, on mène grand train dans le roi des trains ! Mais plus encore dans l'entre-deux-guerres : Lalique, le maître verrier, ira de sa pâte de verre pour décorer les murs de marqueterie en bois précieux de René Prou.
La liste des artistes, personnalités politiques, têtes couronnées, agents secrets, qui ont circulé à bord est trop longue. Le dernier voyage de l'Orient Express eut lieu en 1977, concurrencé par d'autres moyens de transport plus rapides.
© Didiaszerman CC by-sa 3.0
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire