27.9.13

Texte - Souvenirs de l’école de la Republique

J’avais un copain d’école, que l’on surnommait « la fillette »… Je ne me souviens plus de son nom ;  seul j’ai présent son souvenir d’adolescent délicat qui ne prisait point trop les jeux de brutes auxquels nous nous livrions quand nous en avions le temps, c’est-à-dire, constamment !
 
Je transportais sur mon vieux vélo rouillé ma petite sœur Christine, à l’école des filles et, entre son domaine et le parvis de Saint-Vincent, j’entrais dans le no man’s land, aussi bien connu, en cette année 1965, par le « Royaume de la Castagne »…
 
Toutes frustrations : études ratées ou une vie familiale stricte et violente se réglait là ! Entre deux cours à l’Ecole Primaire Saint-Vincent tous les élèves se rendaient au fronton pour le « yo pour le roi » ; une espèce de jeu de pelote stupidement adapté aux règles des handicapés du cerveau avec gros bras.
 
Plus tard dans j’ai compris qu’il en est de même dans la vie : notre intelligence ne sert à rien si l’on n’a pas assez de force pour la faire reconnaître…
 
Mais revenons au jeu ; il valait mieux être viril car il ne s’agissait pas simplement, au milieu de la confusion, de « chopper » la balle : encore fallait-il ne pas la prendre à « l’andouille » maladroit mais costaud, évitant, de ce fait, la « tabassée » probable qui pourrait s’en suivre...
 
Ce jeu, au demeurant intéressant, finissait invariablement par une bagarre générale interrompue par la sonnerie indiquant la fin de la « récréation »…
 
Comme je comprends, aujourd’hui, que la « fillette » ne voulût point se joindre à ce jeu noble mais accaparé  constamment par la frustration de certains…
 
La « fillette » (j’en ai marre je l’appellerai Jean désormais) subissait tous quolibets et  sévices de cette virilité campagnarde sans mot dire… Je le comprenais mais, appartenant au clan des imbéciles, il ne m’était pas permis de le défendre. J’ai un grand regret rétrospectif : ne pas m’être opposé à la bande de brutes à laquelle j’appartenais « à l’insu de mon propre gré »…
 
Parfois, le mercredi surtout, nous nous aérions allant jouer au « ruby » du côté du « Gond »… Avec mes frêles 65 kilos, je ne faisais pas trop le poids ni le fier ; mais je jouais, quand-même, profitant de l’agilité qui me permettait d’éviter la plupart des défis physiques; et cela a fonctionné, jusqu’au jour où, sur un terrain boueux jusqu’aux genoux et  après quelques feintes de passe, regardant à gauche et à droite, je suis venu m’empaler sur un mamouth qui, (d’après Jean qui assistait au « spectacle »), traînait à cet endroit, immobile  depuis l’éternité que lui permettait sa graisse, avec la foi inébranlable de pouvoir attraper quelque « brêle » qui se présenterait sur son pauvre e restreint territoire!
 
Et ce fut moi… le coup de corne fut si rude que, j’ai contemplé un ciel gris zébré d’éclairs multicolores…
 
La suite à la prochaine édition.
 
27 septembre 2013. 
JoanMira

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